J'étais également de la partie hier soir, et c'était mon 1er concert. Quel baptème ! J'ai voulu écrire en rentrant chez moi tout ce dont je me souvenais pour ne rien oublier. Je m’excuse d’avance si je me suis trompée dans l’ordre des chansons. Si les propos tenus par Patrick ne sont pas l’exacte retranscription de ce qui s’est dit. Mais j’ai tenté de ranger un peu mes idées pour écrire cet article. Et puis l’important, c’est que l’intention soit là. Mais si jamais ceux et celles qui ont assisté au concert veulent corriger certaines choses, qu'ils n'hésitent pas. Parce que j'avoue que je suis tellement encore "sous le choc" que j'ai vraiment pas les idées claires !
Le concert a commencé par « Alors Regarde », Patrick est arrivé par la droite de la scène, avec sa guitare, puis au 1er couplet, le grand rideau noir qui délimitait l’avant-scène est tombé et tout son orchestre est apparu.
Il a tout de suite enchaîné avec « Je m’attendais pas à toi » Il ne s’attendait pas à un tel accueil de notre part durant cette nouvelle tournée et ça le touche beaucoup.
Après je ne me souviens plus de l'enchainement exact qui a quivi, il me semble qu'il y a eu « Je fais semblant » et une que j’adore : « Dors » avant qu'il ne nous parle de ces amis pour introduire « Pour la vie » Et puis la chanson pour sa maman. Il a dit qu’il a souvent voulu écrire une chanson pour elle mais qu’il n’y arrivait pas. Jusqu’à cet album. « Raconte-moi »
Nouvelle chanson. Il a commencé à jouer au piano la mélodie puis à chanter, une partie de la salle s’est mis à agiter des petits papiers blancs, il s’est arrêté, en a pris un et a remarqué que c’était des paroles de chansons « Si je comprends bien, je joue la mélodie et vous, vous chantez ? Je pensais que cette soirée serait pleines de surprise mais je n’avais pas imaginer que ce serait dans ce sens-là » >> version revisitée par les fans de « J’te le dis quand même ». Patrick a même dit qu’on chantait très bien !
« Combien de murs » et « Adieu », avec juste un piano derrière lui, c’est l’une des seules chansons où tout le public s’est tu tellement c’était beau. Il a dit qu’il venait de plomber l’ambiance avec ces chansons… alors il allait nous raconter une petite histoire « C’était durant le tournage du 'Jaguar'. On était dans un bar, au Venezuela. Enfin, moi, j’étais à l’extérieur du bar.
- Ouuuuuuh *genre c'est pas beau de mentir*
- Non mais c’est vrai. Je vivais un chagrin d’amour.
- Ooooooh *genre pauvre petit biquet*
- J’étais amoureux de ma partenaire dans le film qui elle, était amoureuse… de la directrice de casting. Jean Reno s’est beaucoup moqué de moi avec ça, comme quoi j’avais mis beaucoup de temps à m’en apercevoir. Bref, j’étais triste.
- Oooh *idem*
- Déboussolé
- Ooooh *idem*
- Désemparé !
- Ooooh *idem*
- J’étais assis sur un fauteuil de cuire rouge.
- Ooooh *genre tiens ça devient intéressant*
- Il pleuvait des cordes
- Ooooh *genre très intéressant*
- La pluie tombait sur mon tee-shirt trempé qui venait coller à ma peau déjà moite !
- Ooooh *genre très très très intéressant, début hystérique*
- Sur ma peau musclée…
- Et bronzée (public)
- Oui aussi.
- *cris hystériques*
- Et là, je la vois. Une chevelure brune. Une peau blanche. Des yeux noirs…
- Blanche-Neige ! (public)
- Non, pas au Venezuela. Elle m’a regardé (il se retourne pour vérifier que personne d’autre n’est là) Oui c’était bien moi qu’elle regardait. Je n’étais pas connu là-bas. Elle m’aimait pour ce que j’étais réellement !
- Ouuuuuuuuuuh
- Jalouses…
- Ouuuuuuuuuh
- Et j’en ai écrit une chanson »
Il me semble que c'est là qu'il a voulu commencer à chanter sauf qu’il n’avait pas sa guitare. Il a fait le geste mais bien sûr, pas de son. Alors il a mimé pendant que son guitariste jouait. Avant de récupérer enfin une guitare et de chanter « Décalé ». Le public a repris tout le refrain à chaque fois, Patrick a improvisé quelques pas de danse et de bougeage de popotin… une chanson très hystérique.
Après, il nous a raconté qu’il avait vécu à New York et que ça faisait partie des plus belles années de ma vie.
« J’avais 20 ans… c’était il y a 7, 8 ans !
- Ouuuuuuuh
- Quoi ? Vous voulez me traiter de vieux peut-être ?
- Naaaaan ! »
Alors il a raconté qu’il vivait dans un 12m2 avec un pote, Philippe, qui en réalité l’hébergeait après qu’il se soit fait jeter de la maison de sa petite amie brésilienne par la mère de celle-ci qui ne voulait pas d’un bohème dans la famille. Lui et Philippe ce sont alors improvisés photographes pour gagner un peu d’argent, ils allaient dans les compagnies de théâtre pour proposer aux jeunes acteurs de leur faire un book « C’est un mot anglais ». Pour 20$.
« Et quand c’était des filles, on les invitait à déjeuner après.
- Ouuuuuuuh
- Et ça nous coûtait 100$. Pour ne pas toujours arriver à nos fins ! »
Là, il a commencé à chanter « Gosses en cavale » et au 2e couplet, il a été rejoint par Francis Cabrel, bien applaudi. Ils enchaînent ensuite avec « La dame de Haute-Savoie » que le public reprend en cœur, puis par une autre chanson anglais.
De nouveau seul sur scène, Patrick nous dit que hier, c’était l’anniversaire de la mort de John Lennon et qu’il y était, devant la Dakota Building ce jour-là, avec son pote et tous ces gens venus saluer la mémoire d’un des plus grands artistes de pop. Et que tout le monde chantait cette chanson… Il a commencé à chanter « Help », juste à la guitare. Puis, au 2e couplet, il a été de nouveau rejoint, mais cette fois-ci par Laurent Voulzy.
Laurent a été acclamé par le public à la fin de la chanson. Il a dit qu’il est très attaché à Nantes parce que c’est ici qu’il a rencontré sa chérie. Lui et Patrick se sont assis sur des tabourets, guitares à la main, ils ont joué une très belle chanson de Voulzy « Je suis venue pour elle ». Puis ils ont enchaîné avec « la chanson d’un type qui écrit sur un type qui n’arrive plus à écrire de chansons d’amour mais qui aimerait bien… enfin ce mec c’est moi quoi ! ». Début de « Panne de mélancolie ». Laurent et Patrick se regardaient tendrement, deux vrais clowns ! Ils se sont même levés pour danser ensemble ! À un moment, ils s’arrêtent et discutent, comme quoi si Patrick veut écrire d’autres chansons d’amour, il faudrait que sa femme le quitte. Réaction hystérique du public mais bien évidement, personne ne le lui souhaite. Ils reprennent la chanson et là, tout le public reprend la fin
« En panne, en panne, en panne de mélancolie… »
Patrick trouvait ça tellement beau, juste la voix de chœur du public sur la musique qu’il nous l’a fait répéter une bonne dizaine de fois. Et c’est vrai que c’était beau. Ça a donné un côté très angélique au spectacle.
Laurent est sorti de scène et Patrick a chanté « Elle voulait tout ». Il nous a dit qu’il l’avait chantée avec un public déchaîné à Madagascar et qu’on ne pourrait pas les surpasser. Alors on s’est aussi déchaîné. Ça dansait, ça chantait, ça levait les bras. Un novice se serait cru au milieu d’une secte ! Et comme la chanson est sur un air très latino, Patrick s’est mis aussi à danser et c’était trop drôle.
A la fin de la chanson, il s’est assis sur son tabouret et il a boudé. « C’était petit. Très bas. Je suis vexé » il a jouté qu’il avait très bien entendu la dame devant dire que ‘la danse, c’était pas ça’. Le public a bien rigolé, faut dire qu’il avait une sacrée tête !
« Non mais c’est petit de m’attaquer là-dessus. Je l’ai répété pendant des heures cette chorée. En plus, je sais que je vieilli. J’en ai eu la preuve y’a pas longtemps… »
Il dit que ça s’est passé pendant la dernière tournée des Enfoirés, à Lyon. Et que d’ailleurs, la prochaine se jouera ici, à Nantes, et qu’il est ravi d’être venu en éclaireur pour les copains. Puis, il nous raconte donc l’histoire.
« J’étais sur scène en train de chanter, et j’entends dans les 1ers rangs des femmes scander mon nom !
- Patriiiiiick *réaction immédiate du public*
- Alors je m’approche du bord de la scène et je les entends encore plus fort !
- Patriiiiiiiiiiiiiick !
- Et là, je m’approche encore et j’en entends une me hurler ‘est-ce que tu pourrais m’avoir un autographe de Raphael ?’ »
Le pauvre, il avait pris un coup de vieux. Et puis après, il est allé sur un plateau télé où il y avait un petit jeune qui chante…
« Le petit con… il m’a demandé comment c’était à l’époque Tino Rossi.
*le public a bien ri*
- Et puis après, il en rajoute une couche en me demandant si c’était moi qui avait écrit ‘Mon amant de St Jean’… et je lui ai répondu que non, à cette époque-là, j’étais avec De Gaulle en Angleterre »
Ensuite, il dit qu’après ça, il a eu des sueurs froides pendant des nuits, il se levait pour aller chercher un album d’Entre Deux et vérifier en cachette que ce n’était pas lui qui l’avait écrit.
« 1938 ! Ouf, c’était pas moi » Et puis, comme la chanson a des origines latines. Commence alors une version cubaine de « Mon amant de St Jean ». A la fin tout le public reprend le refrain sur des « la, la la lala, la la lala… »
De nouveau, pendant la chanson, il a dansé. Et il avoue que c’est vrai, son niveau de danse est assez déplorable. Et que franchement, est-ce qu’il serait là aujourd’hui s’il était passé par la Star Ac’ ! Il dit qu’il y ait allé, qu’il a trouvé que certains chantaient supers bien. Mais que bon, il n’est pas toujours d’accord avec les profs. Et qu’il s’est imaginé ce que ça donnerait si les grands de la chanson française y étaient passés… Il a alors commencé des petites imitations hilarantes :
« Jacques Brel par exemple. Alors avec Kamel Ouali : ‘Non Jacko, ça va pas du tout, t’es tout branquignole sur tes molets. Puis t’es tout maigrichon, un peu comme la petite qu’on a viré la semaine dernière. Edith… Piaf ! »
« Et avec Raphi : ‘Bon écoute mon Jacques, c’est vrai qu’il faut vivre ses chansons, mais on arrête quand elles sont finies. Les gens ne viendront pas pour te voir chialer sur scène »
On a tous bien ri, et il a continué en disant que lui, il ne serait pas resté plus de deux semaines. Une pour se cacher derrière les autres. Une deuxième où ils l’auraient vu danser et ils l’auraient viré. Du coup, il raconte que quand il était jeune, ses évaluations, il les passait devant ses copains. Après les boums.
« Tout ça parce qu’un soir, j’ai vu un mec repartir avec la plus belle fille de la soirée grâce à une chanson de Bob Dylan. Je me suis dit qu’il fallait vraiment que je le connaisse ce Bob Dylan. Alors j’ai décroché la guitare qui était sur le mur d’un copain et j’ai commencé à gratter dessus. La semaine suivante, je suis arrivé à la boum et j’ai chanté.
Là, il prend sa guitare et il commence à chanter en faussant ses accords et massacrant des paroles anglaises.
- Ouuuuuuuh
- Et bien, vous voyez, la différence avec mes amis, c’est qu’ils me soutenaient eux au moins !
- Ouuuuuuuh !
- Oui, ils me disaient… ‘euh, oui, c’est super’ »
Il parle alors de ses amis.
« Le père de Marion (cf PDGH) disait souvent de moi ‘Mais c’est qu’en plus, il va réussir ce con !’… alors quand ça n’allait pas, quand je doutais, quand je n’avais plus aucun soutien, je me disais qu’il y avait au moins une personne qui croyait en moi ! » Il enchaine avec « Place des grands hommes » que tout le public chante avec lui.
Ensuite, il chanté « Lettre au Père Noel » et « Au café des délices » avant de saluer son public et de sortir de scène.
Alors on s’est tous mis debout dans le noir, il était 11h20. On a chanté le refrain de Mon Amant de St Jean pour le faire revenir. Et il est revenu. Avec « Casser la voix » On a tous chanté avec lui. Tous les refrains. Et puis, il a remplacé les paroles par des « oooou » qu’on a tous repris en chœur.
A nouveau, il est sorti de scène après nous avoir salué. Et nous, toujours debout (aussi bien dans la fosse que dans les tribunes assises), on a continué à chanter sur l’air de Casser la voix… c’était magnifique, une ambiance indescriptible, ça faisait vraiment quelque chose de voir ces 9000 personnes toutes debout à chanter pour qu’il revienne. Et il est encore revenu, s’installer au piano. Il avait enfilé une veste mais il était toujours couvert de sueur le pauvre.
Il a remercié toute l’équipe technique. Il a eu une petite pensée pour la Téléthon avant de chanter « Qui a le droit ? ». Cabrel et Voulzy sont venus le rejoindre pour chanter avec lui et tout le public. On a repris plusieurs fois le refrain seul, comme il a l’habitude de faire. Puis, ils ont salués ensemble et Patrick a continué seul avec une reprise de « Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? ». Et à son tour, il est sorti.
Mon père a voulu sortir mais je savais que ce n’était pas encore fini, il n’avait pas présenté ses musiciens. Et effectivement, tandis qu’on l’a rappelé avec Qui A Le Droit (décidément, une salle entière qui chante à l’unisson, c’est véritablement grandiose), ses musiciens sont revenus s’installer sur scène et Patrick est arrivé en chantant « pardonnez-moi si j’arrive un peu en retard… » On a tous fait les chœurs sur « J’en ai marre de cette nana-là » Je n’avais plus de voix à ce moment-là mais qu’importe, je chantais quand même. C’était tellement merveilleux comme sensation.
Puis, il a enfin présenté ses musiciens. Et lorsqu’il est arrivé au batteur, la salle s’est mise à hurler. Patrick nous regardait étonné, puis se retournait vers le batteur qui faisait des petits signes comme quoi il ne comprenait pas la réaction du public. Et du coup, dès que Patrick revenait vers nous, le batteur nous faisait signe pour qu’on s’enflamme. Patrick nous a alors dit qu’il trouvait ça lamentable le fantasme du batteur…
« Croyez-vous que je sois jaloux…
- Pas du tout, pas du tout (public)
- Moi, j’ai un piège à fille !
Et tout le public a continué en chœur :
- Un piège tabou ! Un Joujou extra qui fait crac boum hu, les filles en tombent à mes g’noux ! »
Enorme ! Enfin, il a pris les mains de ses musiciens et ils ont salués tous ensemble. On applaudissait comme des fous. Toujours debout depuis un quart d’heure au moins.
Finalement, ils sont tous sortis de scène en laissant Patrick seul avec sa guitare. Il nous a parlé de ses enfants, qu’il était comme une ‘mère juive’ avec eux. Qu’avant, il les réveillait pendant la nuit pour être sûr qu’ils respiraient. Il nous raconte une petite discussion d’un soir avec son aîné :
« Pourquoi tu me réveilles papa ?
- Pour voir si tu dors bien.
- Mais je dors plus.
- Vas-y rendors-toi.
- Mais j’ai plus envie.
- Alors qu’est-ce qu’on fait ?
- On joue ?
- Au poker ! (public) »
Le concert a donc terminé sur « Ma maison de papier », avec Patrick a capella en fin de chanson. Tout simplement magique. Puis de longues minutes d’applaudissement et de saluts. On ne voulait pas le laisser partir mais il était minuit passé, il le fallait bien.
Je suis sortie de la salle, j’avais envie de pleurer. Pas forcément parce que c’était fini, ni parce que je n’avais pas pu le voir de plus près, parce que je n’avais pas pu l’approcher… non, j’étais émue. Un truc monstre que je ne m’explique pas. Mon pauvre petit cœur était tout chamboulé, je n’avais plus de voix, et je pleurai. Une soirée magnifique qui s’achevait. Et mon envie de le rencontrer « pour de vrai » encore plus forte. J’ignore comment mais je réussirai. Un jour. Je me le promets.
J’étais déjà une très grande admiratrice de Patrick, mais je crois que j’ai compris l’essentiel de cette passion en le voyant sur scène. Un vrai show man, qui nous a ému, nous a fait rire et pleurer. Il était génial. Et pour plagier Roland un certain soir de 1998… « Après avoir vu ça, on peut mourir l’esprit tranquille. Le plus tard possible mais on peut »
Merci pour cette magnifique soirée.
Merci pour cette générosité avec ton public.
Merci pour tout.
Merci Patrick.